Ayant déjà eu l’occasion d’utiliser le site de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) qui met à disposition de tous les déclarations d’intérêts et d’activités des responsables publics (c’était dans un billet de 2015), je me suis dit que l’actualité invitait à y retourner.

J’ai choisi pour échantillon (pas au hasard, je l’avoue) un département qui compte 10 députés avec un certain nombre de personnages en vue. Les déclarations en ligne sont celle de 2014 mais on sait bien que les procédures sont lentes à appliquer.

Passionnant ! J’ai laissé tomber mon polar en cours, trop pâle à côté de la réalité… L’analyse diplomatique est vraiment pour moi le plus excitante des études.

HATVP-assistant parlementairePremière surprise, mon échantillon tombe à 9 car pour un député, il est simplement indiqué « Publication à venir »…

Reste 9 déclarations remplies de façon manuscrite pour la plupart (2 seulement sont dactylographiées, intéressant pour les graphologues !).

8 députés sur 9 ont 3 collaborateurs, un seul en a 4. Les noms de tous sont publics et visibles sur Internet. Sur les 28 personnes, 2 portent le même nom que l’auteur de la déclaration. On trouve plusieurs précisions de plein temps mais aucune de temps partiel (le plus souvent, ce n’est pas précisé).

Identification de l’employeur. Sur les 9 déclarations, 3 (seulement) indiquent le député comme employeur de l’équipe qui lui est attachée. Pour les autres, on trouve dans la colonne « employeur » (en tenant compte des panachages) :

  • Assemblée nationale (2 fois)
  • Mairie de… (2 fois)
  • 1 mention « 100 % mon collaborateur/ma collaboratrice »
  • une université (sic) (1 fois)
  • la case n’est pas remplie (2 fois)
  • 1 mention « Néant » – qui est très drôle, je vois d’ici la personne qui a l’habitude de dactylographier scrupuleusement des formulaires manuscrits.

Enfin la case « description de l’activité professionnelle » indique sobrement :

  • assistant(e) parlementaire : 2 cas
  • collaborateur parlementaire : 2 cas
  • attaché parlementaire : 1 cas
  • secrétaire : 1 cas
  • case non remplie : 1 cas
  • mention « chargé de travaux dirigés » (cette mention correspondant à l’employeur « Université »
  • 1 mention « Néant » (même cas pour que la rubrique précédente).

L’étape suivante serait d’investiguer pour en savoir plus sur le pourquoi des anomalies, les liens familiaux, les nuances potentielles entre assistant, attaché et collaborateur parlementaire, la réalité des employeurs au regard du droit du travail, voire les difficultés à créer un formulaire pour décrire les activités politiques.

Pas facile quand les documents ne sont pas publics et pas facilement accessibles. Ces premiers résultats sont déjà très riches d’enseignements.