Revenir bredouille. C’est, à peu de choses près, la seule expression courante qui utilise ce mot à consonnance onomatopéique et à l’étymologie incertaine mais qui renvoie au jeu de tric-trac.

Les quatre cas les plus courants sont :

Attention, il ne s’agit pas seulement de revenir les mains vides car, dans ces conditions, on pourrait aussi « aller bredouille », ce qui ne se dit pas. Se trouver bredouille signifie qu’on était venu chercher quelque chose mais qu’on n’a pas trouvé ce que l’on cherchait là où on est allé le chercher, que la proie s’est échappée, qu’on n’a pas réussi à la saisir, qu’on n’a pas obtenu la récompense que l’on briguait.

Ceci dit, toute personne qui travaille dans un bureau sans être par ailleurs adepte de la chasse, sportif professionnel, star de cinéma et/ou braqueur de banque, peut également revenir bredouille. D’où ? Des archives !

Un exemple parmi d’autres : pour satisfaire à l’exigence d’un auditeur de l’URSSAF, on va chercher aux archives les documents qui portent la trace du paiement des charges sociales des salariés trois années en arrière mais on ne les trouve pas, bredouille qui non seulement ne rapporte rien mais en plus peut coûter très cher en amendes et autres sanctions administratives ou judiciaires ! Et que répond l’entreprise à l’auditeur qui s’impatiente ? Rien, elle ne répond rien ; elle s’embrouille, elle bafouille, en un mot elle bredouille !

Tout en ayant encore de beaux jours devant lui, le problème, bien connu avec les archives papier, s’est installé sur les ordinateurs, société numérique oblige. La bredouille prend alors la forme d’une « erreur 404 », réponse aujourd’hui normée que l’on peut rencontrer sur Internet mais aussi sur les serveurs d’entreprises (peut-être même sur les serveurs de Peugeot…).

Il y a cependant – je veux dire il devrait y avoir – une grande différence entre les aléas du monde extérieur qui font échouer les meilleures et les pires intentions et les archives d’une entreprise : c’est que les archives de l’entreprise sont en principe composées de ce qu’on y a mis ; l’entreprise a donc en théorie la main pour y trouver ce qu’elle y a classé et ne pas alimenter la bredouille archivistique. La pratique ne peut pas en dire autant, hélas.

« Bredouille » semblait donc condamné à une connotation négative, jusqu’à l’arrivée des séduisants tee-shirts « Bredouille », marque lancée en sept jours par trois jeunes pêcheurs qui aiment la pêche, le jeu, le travail, l’humour et la réussite, et l’ont prouvé !