Le MOOC « Bien archiver : la réponse au désordre numérique », produit par le CR2PA (Club des responsables de politiques et projets d’archivage) et porté par l’Université de Paris Ouest Nanterre La Défense vient d’ouvrir : voir la présentation.

MOOC ? Encore un acronyme anglais, avec prononciation variable en français, entre Mouc et Moc… Bon, je me suis ralliée à la majorité et je dis Mouc (comme dans e-book, et non Moc comme dans Bric et broc).

L’acronyme signifie Massive Open Online Course (j’avoue que je l’ignorais il y a un an ; comme les choses vont vite !…). On doit comprendre :  un cours en ligne gratuit et de masse, c’est-à-dire qui est capable, grâce au vecteur Internet, de toucher des milliers, voire des dizaines de milliers de personnes. Pour traduire en français, tout en respectant l’acronyme, on pourrait dire, du point de vue du producteur :

Meilleure Opportunité d’Offrir un Cours.

Ce MOOC « Bien archiver : la réponse au désordre numérique » est un MOOC qui innove et qui bouscule.

Ce MOOC bouscule d’abord l’image grisonnante que beaucoup de gens ont encore de l’archivage, en montrant une démarche responsable, managériale, proactive, dynamique, en mettant en lumière le geste d’archiver, un geste simple, naturel et millénaire qui consiste à documenter ses droits et ses projets, qui vise à ne pas laisser l’information à risque (mails engageants, documents contractuels, sources originales, justificatifs…) se noyer dans le flux quotidien, qui vise à mettre ces traces-là en sécurité, à réagir au dérèglement du climat informationnel engendré par le numérique, et à maîtriser le risque.

Ce MOOC bouscule la suprématie ambiante de l’outil dans la gestion de l’information et de l’archivage parce qu’il remet la responsabilité des acteurs au centre de la démarche. Les outils, toujours les outils, toujours plus performants. Alors pourquoi l’information est-elle si mal gérée ? Et comment l’outil pourra-t-il restituer un bon document (une preuve) si le document qu’il gère n’est pas fiable et que le bon document, lui, s’est évaporé à la naissance en échappant aux griffes puissantes mais balourdes de l’outil ? C’est bien l’identification du bon document, de préférence a priori de sa création, qui est au cœur du dispositif.

Ce MOOC bouscule enfin cette idée reçue (en cours de réception…) que le numérique renouvellerait totalement les critères de gestion de l’information, écarterait la notion de document au profit de la seule donnée et du seul contenu, exigerait de tout réinventer. Ne sommes-nous pas des nains juchés sur les épaules de géants, comme le disait Bernard de Chartres au XIIe siècle ? En l’occurrence, l’archivistique et plus encore la diplomatique ont quelque chose à dire dans le monde numérique, quelque chose d’universel, d’atemporel, parce que depuis l’invention de l’écrit, l’information sur un support (c’est la définition internationale du document) sert à tracer des idées et des engagements, à prouver ce qui été fait, et aussi ce qui n’a pas été fait, ou pas su, ou mal fait, etc. Le numérique ne change pas cela. La diplomatique aide à comprendre la forme et la valeur d’un document unitaire ; l’archivistique aide à optimiser la gestion des masses documentaires. La machine est indispensable mais science sans conscience…

Qui que vous soyez, laissez-vous bousculer !

Ce MOOC est une :

Magnifique Occasion d’Organiser ses Connaissances .