Il semblerait que l’abus de clics nuise à la santé et, pire, que les clics soient, dans certaines conditions cancérogènes. C’est ce que viennent de démontrer les deux chercheurs Mado EKAF [1] et Sacha SWEN [2] de l’université de SAINT-FROMEDION à ALCAURN.

L’étude menée par les chercheurs consistait en l’approfondissement du lien de causalité entre l’addiction aux écrans et l’apparition chez certains individus de lésions cérébrales. Les pratiques d’un panel d’internautes recrutés sur les réseaux sociaux (sans leur consentement, le district d’Alcaurn étant exonéré de l’application du RGPD) ont été soigneusement observées pendant plusieurs mois : nombre de clics, heure du premier et dernier clic, activités menées en parallèle du cliquage, etc.

Plusieurs indicateurs (Klics Problem Indicators ou KPI) ont été établis : ratio nombre de clics/jour de la semaine, trajectoire de l’œil d’un clic à l’autre (plusieurs modèles de référence ont été élaborés), pourcentage de re-clics, forme des nuages des mots-clés (étiquettes) ou hashtags des pages visitées (là aussi plusieurs modèles ont été dessinés grâce à une IA dédiée : boule, traîne, étoile, ruche…). Bien évidemment, les chercheurs ont procédé à des études complémentaires pour tenir compte des bons clics et des mauvais clics (good clicks, bad clicks) afin d’apporter les corrections nécessaires aux résultats bruts.

Ce travail a mis en évidence que les clics, quand on en abuse, provoque une atrophie de la criticoïde, ou glande de Tucapt, cette glande très fragile qui se situe à l’avant du cerveau [3]. Cette maladie, dont les effets sont hélas tragiques, a été dénommée « cancer de la criticoïde».

Trois stades sont identifiés à ce jour dans le développement de la maladie.

Le premier stade, dénommé « stade frénétique », est une première étape de la dégradation de la criticoïde par altération de ses fonctions naturelles d’analyse des données transmises par l’œil ; les impulsions dues aux clics à répétition usent la criticoïde dont la taille se réduit chaque jour un peu plus ; ceci a été particulièrement observé lors de l’accélération des clics (en l’occurrence chez le sujet « extrême » qui a cliqué 666 fois en une minute).

Le deuxième stade est la perforation progressive de la matière grise du cerveau : chaque clic, une fois qu’il a traversé la criticoïde (et ce d’autant plus vite qu’il est poussé par de nouveaux clics) exerce un léger coup sur la matière, un peu comme une pointe virtuelle qui dégrade le muscle à force de répétition ; ces coups-clics (l’orthographe cooklics est également admise) rongent progressivement la criticoïde qui n’est bientôt pas plus efficace qu’un marshmallow (littéralement : ça marche mais lentement).

Le troisième stade observé à ce jour se caractérise par la méta-extase devant les IRM (Images Rudement Manipulées) ; cette « métaxtase » en vient à paralyser les organes environnants qui pâtissent à leur tour de la clicomania et sont peu à peu grignotés (un peu comme des petits gâteaux ou cookies) par la spirale cliqueuse. La criticoïde étant totalement épuisée et inopérante, « l’enzyme du clic » pénètre toujours plus loin dans l’organisme du patient [4].

Certaines personnes, totalement dénuées d’esprit scientifique, se sont crues autorisées à proposer des actions préventives pour éviter de contracter la maladie ou, du moins, ralentir son développement : greffer une criticoïde en titane sur les sujets à risque, brider les outils pour freiner les clics, ou encore organiser des concours du moindre clic dotés de prix attractifs.

Un nouveau projet est à l’étude dans le laboratoire de Mado EKAF et Sacha SWEN, toujours au sujet des clics. Il porte sur l’incidence délétère du clic sur l’oculitée, cette pellicule sensible à la surface du globe oculaire dont la fonction est simplement de voir ce qu’il y a à voir, même quand ça ne brille pas. Le laboratoire est à la recherche de volontaires . Contact.

Source : MAC sans AFP

Notes oulipiennes

[1] Mado EKAF a précédemment effectué des recherches sur les tocs liés au tic-tac chez les TUC (titulaires de contrats de travaux d’utilité collective dans les années 1980) dont certains étaient obnubilés par le tic-tac des horloges en attendant la fin de la journée de travail.

[2] Sacha SWEN, quant à lui, est spécialiste des cloques chez la « clique des claques », gang bien connu dont les membres se sont illustrés au début des années 2000 en distribuant des claques gratuites à tour de bras dans les espaces publics et privés. En effet, des cloques étaient apparues sur les paumes des membres de la clique, et Sacha SWEN cherchait une corrélation entre la taille des cloques, les lieux d’administration des claques et le profil des victimes.

[3] La criticoïde ou glande de Tucapt doit son nom à la chercheuse Eskeu TUCAPT, du 2IG (Institut des Inventions Glandeuses), découverte intervenue par hasard en décembre 1999, à la faveur d’un bug dans le passage à l’an 2000.

[4] Des détracteurs de EKAF et SWEN se sont moqués de cette observation en pointant la contradiction entre les concepts de patient et d’impatience. En effet, la maladie du clic étant due essentiellement à l’impatience du sujet, il est tout à fait illogique de qualifier de « patients » les personnes atteintes. De qui se moque-t-on ?