Pendant son séjour à Paris, le tsar visite à Bercy l’atelier où Pajot d’Onsenbray, directeur des postes et académicien, a rassemblé toutes sortes de machines et d’autres curiosités à l’aide du carme Sébastien Truchet. Pierre Ier y reste toute la journée. Il va voir encore l’atelier de Chapotot, fabriquant d’instruments de relevés géodésiques, celui du Hollandais Butterfield et celui de Jean Pigeon, place Dauphine, fabricant de globes terrestres et célestes, à qui il achète une sphère.

Le tsar ne va pas moins de trois fois à l’Observatoire (les 12, et 19 mai et le 17 juin). Il y rencontre Cassini II et peut être son élève Joseph-Nicolas Delisle. D’après les Mémoires de la Régence, le tsar s’y fait admirer par ses connaissances.

Pierre le Grand aime le contact direct avec les savants, par désir d’apprendre et sans doute aussi à cause de l’envie qu’il a d’avoir chez lui une équipe d’hommes de science qui œuvre à ses côtés pour la grandeur de la Russie. Il voit le chimiste Geoffroy, le botaniste Lémery, le mathématicien Varignon, le physicien Réaumur et Guillaume Delisle, autant d’académiciens à qui il rend visite à domicile pour voir leurs collections ou qu’il invite dans ses appartements pour discuter agréablement en leur compagnie.

L’après-midi du 19 juin donc, Pierre le Grand a choisi d’assister à l’une des deux séances hebdomadaires de l’Académie royale des sciences. Tous les académiciens sont là. On lui fait voir divers instruments réalisés par les savants : « la machine à élever les eaux de M. La Faye, l’arbre de Mars de M. Lémery, le cric de Dalesme, etc. »  Faisant montre de ses propres talents, le tsar émerveille l’assemblée en travaillant sur un tour un morceau d’ivoire. Pierre y fait aussi connaissance avec l’abbé Jean-Paul Bignon, président de l’Académie et futur garde de la Bibliothèque du roi : chacun des deux hommes est frappé par la personnalité de l’autre. Le tsar quitte Paris le lendemain, laissant l’Académie des sciences très impressionnée, mais de façon très positive, par son passage. Quelques semaines plus tard, l’Académie, en la personne de son président, fait savoir au tsar son désir de le compter parmi ses membres.

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